Cantillon

Pour moi la bière c’est la boisson facile. Quand il fait trop chaud pour un vin rouge, trop triste pour un champagne ou trop heureux pour un whisky. La boisson sans trop y penser, sans trop s’y attarder.

Cantillon est-ce encore de la bière?

Déjà il y a un bouchon en liège. Qu’est ce qu’il fout là?

Ensuite ça sent le vin à mort.

Et ça n’a rien de facile.

Tant mieux.

Cantillon ce serait le joyau de la bière Belge. La bière à une époque ça devait ressembler à ça , des arômes de levures, de céréales, l’amertume qui chatouille le nez. Une boulangerie artisanale au petit matin. Des arômes vineux, acides et fruités, puissants et secs, méchants et charmeurs.

La Kriek c’est 200g de cerise par litre,la Rosé de Gambrinus même chose avec des framboises. 5 Cantillon par jours et vous serez en bonne santé. Le fruit explose en bouche, y a un quelque chose aérien, très léger, ça ne reste pas sur la langue, ça vient sur le palais joyeusement. Et au moment où on commence à rêver d’été le liquide devient tranchant, l’amer de l’houblon prend au corps et réchauffe.

La bière fraîche de l’été, la bière puissante de l’hiver.

Le tout en levures naturelles, fermentation spontanée, élevée en fûts, à boire dans de magnifiques bouteilles millésimées de 37.5 cl après un coup de tire bouchon. Moi j’y comprends rien mais on serait sur un produit de qualité que ça ne m’étonnerait pas.

Dommage c’est une galère à trouver … Sinon on en ferait bien son quotidien

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D’Italie en Italie

« -C’est tellement magnifique l’Italie, les milliers de paysages, de personnes, d’amours.

-Et puis tu verras, chaque voyage que tu y feras tu trouveras une Italie différente. Et puis d’Italie en Italie… Enfin. Tu verras .. »

Lucia et Paulo

L’Italie depuis chez moi c’est pas compliqué

Prenez une courbe de 500 kilomètres, évitez Marseille, mettez y des centaines de tunnels, Gênes comme une tumeur au milieu de cette route magnifique, le littoral méditerranéen

Puis vous y êtes Cinque Terre, la Toscane, le paradis. Ce que vous voulez.

Du coup, perché no?

A venir quelques billets sur un salon du vin orange, une dégustation à l’aveugle improbable de spumante avec un certain Nicola Gatta, le merlot Slovène, l’hospitalité d’un vigneron… Entre autre.

Ciao

Mas du Chêne, un bout de Toscane en Costières

Quand je passe dans une cave remplie de Grenache et de Syrah au bout d’un moment je m’ennuie un peu. mon regard dérive. Vers cette bouteille de Ganevat Orange que je voudrais tant reboire, un rouge qui tache d’Espagne. Mais bon …

Non, mon oeil est accroché par un flacon, avec marqué en gros « Sangiovese »

Ooooh, du Chianti? La Toscane me manque, pourquoi pas?

Elle fait un peu piège à touriste cette étiquette non, la fontaine de Trévi, la Vespa? Je le sens pas. Regardons ça de plus près.

Mas du Chêne? Saint-Gilles?

On est en Costière…

Qu’est ce qu’il fout là ce Sangiovese, bien loin de sa Toscane?

« Ils sont un peu fou au mas du Chêne » me dira le caviste, « il est revenu d’un voyage en Italie fou du vin qu’il y avait bu, il voulait tenter l’expérience »

Je le comprends. J’ai un souvenir très ému du Chianti bu il y a quelques mois à Radda in Chianti. Du fruit plein la bouche, « du Cassis », très peu d’acidité, aucune lourdeur.

Ici on part dans une autre direction, on sent la barrique, c’est très vanillé, très agréable, très simple a boire car léger en alcool. C’est un gâteau, très sucré qui mériterait d’avoir une petite framboise à son sommet pour un peu de fraîcheur mais qui remplit parfaitement son office de dessert qui cale en fin de repas. On en reprend même un peu.

Très cool.

On sent peut être pas la patte du cépage, je suis un peu déçu de jouer autant sur le cépage, sur la surprise italienne pour finalement « masquer » le raisin par du bois. On est quand même plus près du Languedoc que de Rome.


Si le souvenir d’Italie n’est pas là c’est vraiment le genre de bouteille qui fait passer une bonne soirée, passe partout juste ce qu’il faut pour plaire à une personne pas amateur de vin, qui sublime un plateau de fromage.

Et puis on sort un peu de ce combo Grenache/Syrah que je bois trop.

Nickel

Acquae Maltae, on parle de bière ?

Alors pourquoi pas mais j’y suis autant une bille que dans le vin et je n’y ai pas la force de la passion. Autant dire que globalement la bière pour moi c’est pas très souvent, quand il y en a c’est une 1664 blanche et très rarement une duvel pour un peu de folie
Et au milieu de tout ça, quasi jamais, une bière artisanale fait son chemin jusqu’à ma table.
Aujourd’hui c’était celle de la brasserie artisanale d’Aix-en-Provence.

Une magnifique robe orangée comme j’adore, un nez très frais, de la matière en bouche. Beaucoup de matière en bouche même, sans doute la bière que j’ai bu avec le plus de texture, de présence. Ça donne très envie d’y revenir, ça ne se boit pas sans y penser comme une petite bière.
Le tout avec fraîcheur et légèreté, un alcool très peu présent. Une bière d’été
Puis ils font une bière qui s’appelle « Chardon » alors…


Y aura peut être plus souvent de la bière à table

Qu’est ce qu’on boit ce soir? #2- Mas de Valériole

Qu’est ce qu’on boit ce soir? #0

Qu’est ce qu’on boit ce soir? #1- Mas de la Dame

Prenez la route à partir des Saintes Maries de la Mer, au centre de la Camargue, contre l’eau salée.

Vous laisserez de coté l’église, les flamants roses, les cygnes, les marais salants.

Doucement la terre se fera plus sèche, plus aride, on est au cœur de l’été, il ne reste que le sel, les toros s’ébrouent, des manades de chevaux d’un blanc taché par la poussière plus que par le sable.

Avancez encore et du riz apparaîtra, juste après des étendus de tournesol cramées. Encore un peu et des vignes se devinent. Des vignes têtues, tordues, contrariées. Mais bien verte. Du vert à perte de vue d’un coup. Entre vignes et rizières. Presque un oasis.

Valériole c’est un peu de tout ça. Leurs vins en tout cas. Beauduc, nouveau nom de leur vin nature, qui porte fièrement sur sa contre étiquette l’IGP « Terre de Camargue »

Ça peut être âpre, légèrement salin, avec un fort caractère.

Et puis au détour d’un chemin la Camargue se fait presque accueillante.

Beauduc deviendrait rond et agréable.

Vinsanto, un dernier souvenir de Santorin

Je l’évoquais ici, j’étais à Santorin il y a presque un an.

S’il y avait du vin dans nos verres il n’était sans doute pas de qualité, clairement pas nature, certainement pas incroyable. Mais qu’est qu’il était bon. Il était vivant par la force du voyage et du moment. Il apportait un point de suspension à une semaine un peu folle.

Et j’ai ramené un flacon de cette idée.

Ceci:

Dans le trajet s’est décollé l’étiquette. On ne pourra même plus savoir à quel point il était mauvais, à quel point c’est un fait par un énorme producteur sans âme. On dirait qu’il sort d’un galion pirate. C’est parfait, il sort de la cale de mes souvenirs, qu’il réveille. Qu’il sublime un peu. C’est même très bon en fait …

Santorin c’est un volcan éteint, une mer d’un bleu incroyable, des millions de touristes, un désert inquiétant, des murs blancs à perte de vue, la rosée du matin comme seule source d’eau.

Le Vinsanto doit naître d’un peu de tout ça. C’est un vin blanc dont les raisins ont été récoltés tardivement, qu’on laisse sécher au soleil avant de vieillir en tonneaux pour de nombreux mois.

C’est doux dans le sens où c’est sucré, d’accord, mais celui ci laisse une forte impression, une certaine acidité qui l’empêche d’être trop lourd.

Une espèce d’instinct incontrôlable appelle du roquefort, ça marche totalement. Sans aucun doute bien plus qu’un dessert sucré qui aurait fait pencher la balance instable vers trop de sucre, trop de gras.

Le flacon disparaît assez vite, on l’utilise finalement plus comme un condiment qu’une boisson. Mais ce que ça sublime le fromage …


Plus de souvenirs à consommer, des dizaines d’articles sur des vins grecs passionnants, le manque de gravir ces milliers de marche. Du Vinsanto.

Beaucoup trop de raison d’y retourner.