Qu’est ce qu’on boit ce soir? #2- Mas de Valériole

Qu’est ce qu’on boit ce soir? #0

Qu’est ce qu’on boit ce soir? #1- Mas de la Dame

Prenez la route à partir des Saintes Maries de la Mer, au centre de la Camargue, contre l’eau salée.

Vous laisserez de coté l’église, les flamants roses, les cygnes, les marais salants.

Doucement la terre se fera plus sèche, plus aride, on est au cœur de l’été, il ne reste que le sel, les toros s’ébrouent, des manades de chevaux d’un blanc taché par la poussière plus que par le sable.

Avancez encore et du riz apparaîtra, juste après des étendus de tournesol cramées. Encore un peu et des vignes se devinent. Des vignes têtues, tordues, contrariées. Mais bien verte. Du vert à perte de vue d’un coup. Entre vignes et rizières. Presque un oasis.

Valériole c’est un peu de tout ça. Leurs vins en tout cas. Beauduc, nouveau nom de leur vin nature, qui porte fièrement sur sa contre étiquette l’IGP « Terre de Camargue »

Ça peut être âpre, légèrement salin, avec un fort caractère.

Et puis au détour d’un chemin la Camargue se fait presque accueillante.

Beauduc deviendrait rond et agréable.

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Qu’est ce qu’on boit ce soir? #1- Mas de la Dame

Une série.

Rien que ça.

Pour parler, relativement vite, des bouteilles qui sont produites dans mon terroir, les choses sur lesquelles je tombe au détour d’un casier de vins.

Des vins d’un ordinaire assez incroyable quoi.

Y a même un numéro de présentation ici


Aujourd’hui il fait excessivement chaud dehors.

Et il y a eu un coucher de soleil magnifique sur la plage.

Deux raisons qui me font tant aimer cette robe

C’est très orange encore cette histoire

Bon. Je le savais déjà mais c’est un très mauvais rosé d’apero, d’été, de piscine. On le devine à sa robe, c’est beaucoup trop gourmand et vineux pour ça. Ce serait bien plus un rosé de table.

Tant pis.

Parce que ce rosé du Mas de la dame 2017 est un très bon vin.

Surprise à l’ouverture, ça pétille un peu. Ça pétille carrément même. Rien qui ne disparaît pas après l’avoir laissé respirer cela dit. Caractéristique que je n’avais pas sur une précédente dégustation et dont personne ne parle. Bouteille mal gardée qui aurait commencée à fermenter ? Gaz carbonique lors de la mise en bouteille ?

Ou alors il fait bien trop chaud et le vin commence à bouillir.

Finalement, n’alterant pas le goût, on est loin d’un défaut, ça vient apporter du relief à un vin un peu lourd.

Et encore une fois ça s’envole très vite

Et qu’est ce qui se cache derrière ces drôles de bulles ? Un rosé en partie de saignée, vulgairement il va tirer un peu vers le vin rouge, laissant une grosse impression en bouche.

En terme de sensation ça me ferait penser à du velours. Y a cette lourdeur mais qui garde une certaine douceur, une chaleur douce. Parceque c’est carrément agréable ce sucre très présent avec des notes de fruits plus discrète mais bien là.

Vraiment pas un vin de soif qui vient rafraîchir mais un vin qui tâche un peu, qui réchauffe peut être trop.

Avec quand même cette classe qui ne se perd jamais dans les Alpilles.


Et comme j’ai vraiment du mal à quitter ces collines, le lendemain ce sera un verre de son copain en rouge.

La Stèle 2015, toujours du Mas de la Dame donc.

Et c’est très marrant de voir toutes les ressemblances entre ces deux vins. Cette même impression de velours, ce côté suave et sucré. Un alcool bien présent mais qui n’agresse pas, des tanins qui roulent.

Tout pareil que le rosé, c’est du vin d’automne peut être. Quand on a besoin de se réchauffer un peu, d’avoir un nez légèrement vanillé, un arôme de cannelle.


Qu’est ce qu’on boit ce soir?

La question est bonne. Je suis pas sur qu’elle soit de moi.

J’habite à Arles. C’est là:

J’ai sorti mon meilleur Paint

Et si on se pose cette question dans un magasin, une cave, à Arles, on va tomber sur quoi?


D’abord, le plus proche, produit entre les bras du Rhône ou tout contre, la star locale « le vin des sables ». Connu pour sa couleur pâle, son acidité, ses notes iodées et -note personnelle- son manque d’intérêt. C’est la boisson autour de la piscine, peinard, un pied dans l’eau, avec des glaçons dedans. Ou alors j’ai pas encore eu la chance de tomber sur un vigneron qui sortait du lot.

En dehors de ça, toujours dans l’estuaire du Rhône, entre deux marécages, on y trouve quelques vignobles intéressant, qui proposent d’autres choses. Dans ceux que je connais bien: Attilon et Valériole. Ils jouent bien avec les cépages qui s’épanouissent dans ces terres humides comme le Marselan et tentent l’expérience sans souffre.

Et au delà?

Ca se voit bien sur ma magnifique carte, Arles se trouve au centre de trois vignobles. Ou à l’extrémité de trois vignobles. Selon comment on voit les choses.

A l’est la Provence avec les Alpilles en plus proche représentant. Evidemment les rosés, Bandol. La piscine mais version Côte d’Azur, plus classe, plus branchée. Je me tourne, pour l’instant, assez peu de ce coté. Je me sens plus Montpelliérain que Niçois.

Et donc coté Ouest, l’immense Languedoc. Les Corbières et Castelmaure comme première découverte de « grands vins », opi d’aqui comme démonstration du vin vivant. Forcément c’est critiqué, mal vu même comme vignoble. La faute à une viticulture de masse, du rendement et des hectolitres. Je suis très content d’y voir un endroit en effervescence, la route Arles/Narbonne jonchée de pépites.

Et en regardant vers le nord, juste un peu, les Côtes-du-rhône. Ceux du Sud. Pas les plus appréciés non plus. Hermitage et Châteauneuf sont pas si loin mais mon héritage ce sera plus les Costières de Nîmes et le Ventoux. Il y a moins de galets, ou ils sont moins célèbres. Mais c’est des terres de Chardons avec des domaines géniaux, et des futurs articles excitants. Enfin j’espère.

Bon

Qu’est ce qu’on boit ce soir?