D’Italie en Italie

« -C’est tellement magnifique l’Italie, les milliers de paysages, de personnes, d’amours.

-Et puis tu verras, chaque voyage que tu y feras tu trouveras une Italie différente. Et puis d’Italie en Italie… Enfin. Tu verras .. »

Lucia et Paulo

L’Italie depuis chez moi c’est pas compliqué

Prenez une courbe de 500 kilomètres, évitez Marseille, mettez y des centaines de tunnels, Gênes comme une tumeur au milieu de cette route magnifique, le littoral méditerranéen

Puis vous y êtes Cinque Terre, la Toscane, le paradis. Ce que vous voulez.

Du coup, perché no?

A venir quelques billets sur un salon du vin orange, une dégustation à l’aveugle improbable de spumante avec un certain Nicola Gatta, le merlot Slovène, l’hospitalité d’un vigneron… Entre autre.

Ciao

Gamay! Gamay! Gamay!

J’aime croquer dans le fruit frais, une acidité équilibrée par une légère sucrosité.

J’aime ces vins légers qui laissent la place aux discussions, aux rires, aux nuits longues. Qui n’étouffent pas, laisse planer un peu de plaisir.

J’aime le Gamay


Domaine Séléné, Gisous Vieilles Vignes 2018

On commence par « une démonstration de ce que c’est le Gamay en macération carbonique » selon mon voisin de table.

Le nez est assez classique pour un vin annoncé comme facile à boire, on sent de légères touches framboises, on devine une petite acidité. On porte le verre à sa bouche gaiement.

Et ça remplit parfaitement son office, les fruits rouges effectivement, un petit bonbon acidulé. Mais, surprise, c’est d’une très grande densité, style café bien serré que la légèreté des arômes vient aérer.

Pour l’anecdote il a été bu en lune ascendante montante, jour fruit. Faites en ce que vous voulez, moi ce genre de vin en biodynamie me fait aimer la lune.

C’était surtout une fin de soirée, le dernier verre avant d’aller dormir a la belle étoile.

Merci Séléné


Domaine Guy Breton, Morgon Vieilles Vignes 2017

J’annonce, à partir de maintenant les superlatifs vont pleuvoir. Tout les vins qui suivent sont extraordinaires, ont bouleversés mon jeune palais, ont participés à des soirées magnifiques.

N’attendez aucune forme d’objectivité. Ici ce sera des larmes, du rire, du chant et des cris. Ça sera peut être même un peu ridicule mais on assume.

Mais quelle bouteille…

J’ai rarement été aussi insupportable au restaurant, bien dix minutes à demander une bouteille pleines de millions de choses

« Vous voulez un vin qui rend heureux en fait ? Bon, je vais voir ce que je peux faire »

Mission réussie.

La bombe qui t’accompagne tout un repas. Avec des figues et de la Burrata ? Concentré et doux, presque vinaigre balsamique. Un tataki de thon ? Un vin rouge expressif, sensuel. Un baba au rhum ? La framboise à son sommet.

Combien de fois j’ai lu, entendu que les bons Morgon étaient une claque ?

La preuve.

J’en ai pas tout à fait les mots tellement c’était magique. Et ça m’énerve un petit peu même. Du coup buvez le et mettez-y des mots pour moi s’il vous plaît.


Jean-Claude Lapalu, Alma Mater

Ça c’est l’ovni de cette sélection.

Du Gamay vinifié en amphore!

Qu’est ce que ca apporte ?

Soyons franc, c’était mon troisième vin rouge vinifié en amphore. Compliqué d’en tirer une conclusion mais deux, dont celui-ci, sont des immenses coup de cœur.

L’impression que ca vient apporter un « grain » à l’image qu’on se fait du vin. Y a un poids de l’histoire, du passé comme l’aurait un argentique pour la photo . Puis il y a cette texture, « terreuse » serait un mot trop vilain mais c’est l’idée. Une matière, pas vraiment les tanins, en pointillés.

Et par petites touches on découvre ce drôle de Gamay.

De près ça ne ressemble à rien. Il y a une légère impression ferreuse, un je ne sais quoi de poivron vert qui fait penser à du Cabernet Franc, une oxydation comme une boufée d’air.

Et pourtant de loin, tout ces points pris ensemble… On a la fraîcheur, l’acidulé, le fruit à peine mûr, la bouteille qui part en un rien de temps..

On est bien sur du Beaujolais

Monet si son jardin était près de Mâcon et pas en Normandie en fait.


Domaine Marcel Lapierre, Raisins Gaulois 2018

Pourquoi boire autre chose?

Pourquoi manger quelque chose?

Faut il vraiment le présenter?

Les enfants d’une icone du vin qui poursuivent son oeuvre avec brio. C’est bien simple, je crois que ça enterre tout les vins « glouglou » de la galaxie.

L’étiquette parle toute seule.

Le vin ça ne pourrait être que ça, ce serait formidable. Le vin à emporter sur une île déserte pour ne pas avoir à boire de l’eau salée. Le vin à boire avec des rencontres pour s’en faire des amis. Le vin à boire avec des amis pour ne jamais les quitter. Le vin à boire avec des amours.


Le titre original de cet article était Gamay Shelter en référence a l’extraordinaire chanson des Rolling Stones.

Mais je me suis dit que c’était dommage pour parler de 4 vins qui donnent plus envie de danser sous un orage automnal, en pleine nuit, que de s’abriter.

Du coup on se retrouve avec une référence non assumée à du ABBA…

Et là j’écris pour effacer doucement de vos têtes mon emballement des lignes précédentes.

Je sens que vous êtes pas dupes.

C’est bon le Gamay…

Un été par les quais

Il faudra l’admettre. Ooh ce sera compliqué…

Parce qu’il fera encore chaud et bon un bon moment ici. Parce que c’était trop court. Parcequ’encore !

Mais il semblerait bien qu’on ne soit plus en été

L’occasion de revenir sur quelques aperos où le vin s’est presque fait discret derrière les plaisirs d’une bonne compagnie, d’une soirée le long du Rhône, d’un resto magnifique. Les plaisirs de l’été


Terre des Chardons, Rosée d’été 2018

Maintenant que c’est dit, on peut peut être parler de leurs vins. En passant, comme si c’était pas un verre important. Ça restera quand même toujours l’un des premiers vins que j’ai adoré, la bouteille qui me met une claque à chaque fois, d’une manière ou d’une autre

Le 2018 est plus anguleux, plus méchant, plus alcooleux. Une attitude différente du 2017 mais toujours le même caractère au fond, un rosé structuré, joyeux, des notes de pêches et d’abricot, une belle acidité en fin.

On ferme les yeux on est allongé dans l’herbe, de l’eau qui coule pas loin, le soleil qui tape doucement

Ouverture de l’été idéal


L’Enclos des Braves, Sors de ta bulle

« C’est un pet’nat quoi. Ça bulle à peine, ça sent la pomme, ça sent l’été »

Quand on avait rencontré Nicolas Lebrun à la fin de l’hiver dernier il nous prédestinait un peu à sortir sa bouteille maintenant. Et force est de constater que dans une nuit presque caniculaire son vin s’épanouit pleinement

Sous les conseils de Bernard Plageolles, on avait quitté Gaillac, suivie une départementale dans un état lamentable, atterri à sa cave, « mon garage » comme lui l’appelle tendrement. « Ha c’est vous les jeunes sudistes ? » en accueil. On venait à la recherche des fameuses bulles de Gaillac.

Après une joyeuse journée de dégustation et beaucoup de fatigue j’écrivais à l’époque:

« Des bulles ! On les a enfin ! Elles dansent, nerveuses, ramassées, élégantes par leur discrétion

Je suis bien »

5 mois après ce sera tout pareil

Avec le plaisir de trouver un verre rafraîchissant et désaltèrant en prime


Catherine & Pierre Breton, La Dilletante

Breton, j’en reparlerais mais mon chemin de buveur de plus en plus naturel croise souvent ce domaine.

C’est plutôt logique, ce couple dans la Loire, a maintenant une belle et grande réputation.

Et à chaque fois que j’en entend parler c’est avec une petite phrase qui m’attrape. « Je ne pourrais boire que ça de tout l’été » par exemple..

Et à chaque fois j’ai l’impression de découvrir un peu quelque chose sur le vin.

Ce soir là c’est la découverte que non, un verre de bulle juste en apero ce n’est pas assez. Qu’on pourrait bien passer tout le repas avec un joli pétillant.

Celui-ci est racé, distingué. On quitte le côté enfantin et pommé du vin précédent pour un grand vin blanc.

Avec juste un peu de fantaisie, quelques bulles, sans trop y penser, sans trop se prendre la tête non plus. En dilletante.

Quand une princesse branchée déconnecte et se la coule douce


Le Quai à Raisins, Garmatcha 2017

Cette photo me fait rire à chaque fois que je la vois.

Déjà pour le cadrage, on passe complètement à côté de la magnifique photo en noir et blanc qui habille cette quille.

Pour les souvenirs d’une drôle de soirée au Chardon (encore, je suis accro)

Pour les 15 degrés, piège de cette bouteille acidulée, qui explique bien des choses

Pour l’impression de plaisir en bouche quand je la vois. On parle souvent de vin de table, de gastronomie, de soif.

Voici le vin de plaisir.

Le vin qui qui donne l’impression de croquer dans une grappe de raisin, de s’en foutre un peu partout, de choper une légère amertume de la rafle en même temps, du sucre plein la commissure des lèvres.

« -T’en pense quoi toi ?

-C’est trop bien »

Trop bien. « Trop » . C’est exactement ça

22/20

Ce sera la seule et unique note de ce blog.


Domaine Rimbert, Grenachator 2017

« On va pas s’empêcher de boire du gros rouge sous prétexte qu’il fait chaud hein ? »

Certainement pas. On va pas être sage non plus.

Avec le vin précédent ça fait deux grenaches, deux univers.

Ici on est à St Chinian, pas loin du tout du Quai à Raisin pourtant.

Et pourtant, ici on sent le soleil. Le vin d’été dans sa conception plus que dans le moment où il faudrait le déguster. L’alcool ne se camoufle pas ici, il règne en maître, rehausse toutes les saveurs, prend toute la bouche.

Le grenache à l’attaque, qui transperce un peu, qui pourrait fatiguer mais réussi l’exploit de toujours rester rieur. Le sucre du fruit bien mûr, bien gorgé de soleil.

Il est bien à sa place dans cet été


Cinq vins, cinq moments différents de l’été.

Que des grands et bons vins

Certains rafraîchissants, d’autres bien trop chaud. Certains qui laissent un peu rêveur, d’autres qui réveillent au milieu d’une soirée brûlante. Tous un petit fou

Cinq soirées d’été

Du Chardon et des Oliviers

J’ai longtemps réfléchi à comment parler de ce domaine

Faire un tour d’horizons de toutes leurs cuvées? Plusieurs millésimes?

Aller au domaine, prendre leurs vignes milles fois en photos, rencontrer monsieur Chardon? Une interview?

Que des choses pertinentes pour un blog sur le vin quoi.

J’hésitais, je me prenais la tête.

Me suis servi un verre, pour penser à autre chose…

C’est bien jaune cette histoire…

Au nez toute la garrigue, les collines, le sud.

En bouche aucune amertume ou acidité, juste du fruit, un joli sucre.

C’est l’Huile d’Olive du domaine Terre des Chardons

Est ce qu’il y avait plus pertinent pour parler d’un domaine que j’affectionne au point de lui prendre purement et simplement son nom? (Il faudra bien changer ça un jour)

Evidemment oui.

Mais au moins peut être maintenant ma paralysie s’envolera un peu, j’arriverai à doucement parler de ce beau domaine dans les Costières.

Et puis, tout bien réfléchi, c’est peut être la meilleure huile d’olive qu’il m’ait été donné de goûter.

Alors…

Au Hasard et Souvent

Au hasard et souvent

Ces derniers temps

Beaucoup de Terres Promises


A ma guise

« -Je vais vous reprendre un verre tiens

-À ma guise »

Elle est curieuse la réponse de ce sommelier. Mais elle est réussie.

C’est parfois compliqué pour un vin de se montrer quand il est associé à un repas excellent. Il pourrait se faire étouffer par la qualité d’une meringue à tomber par terre par exemple.

A ma guise tape du point sur la table. Il est acide. A ma guise rigole un peu fort. Il est très fruité.

Il n’en fait qu’à sa tête. Il change tout le temps. En un verre, qui accompagne le plat de résistance et le dessert il passe du piquant au doux. Pas toujours quand il faut, comme il faut, c’est un vin de copain déjà bien alcoolisé, il ne s’adapte pas, il est là.

Il s’exclame « à ma guise »

Enfin c’est très bon, très frais et le repas était excellent quoi. Faut suivre

Âme qui vive

Sans doute bu trop jeune, dans l’année. On sent le fruit superbe, une densité et une complexité mais c’est gâché par un désiquilibre vers l’acidité. Je réserve mon jugement, je pense qu’on en reparlera après quelques mois.

Cela dit ça porte parfaitement son nom. Y a une âme la dessous, y a du bon vin qui vit.

A Bouche que Veux-tu

C’est comme ça qui faut la boire cette cuvée, c’est peut être comme ça qu’il faut vivre. A bouche que veux tu… Que ce nom est beau, que ce vin est bon. Tout en caractère. C’est tendu et nerveux que veux tu mais gras et accueillant en bouche. Onctueux, caressant et tonifiant.

C’était dans un bar bien trop plein de néons pour être jolis, un serveur bien trop énervé pour donner envie de boire, un endroit bien trop classe pour en être encore vivant.

Et pourtant. Il suffit de ce vin, pile quand minuit passe, pour tout remettre à l’endroit. Tout fait sens parfaitement. Dommage, la bouteille est trop courte. Encore s’il vous plaît.

Analepse

On remonte dans le temps. C’est plus sec, moins profond qu’à bouche que veux tu. Plus préhistorique peut être.

Dans l’efficacité. Ce qu’on gagne en tonicité et en énergie on le perd en élégance. Je ne suis pas sur qu’on y perd vraiment au change au final. Deux envies différentes.

Enfin ça marche parfaitement quoi, ça roule même dans la gorge, avec un petit frappé qu’ont ces vins blancs mordant et un peu amer. Une drôle d’histoire d’amour à l’envers mais la quille s’envole à toute vitesse. On reprendrait bien depuis le début


Au hasard et souvent

Les verres se vidant…

Domaine Milan, des vendanges sur un petit nuage

Kumo : Nuage


Je sais pas si mes sens sont complètement perdus à 6 heures du matin ou s’ils n’ont jamais été aussi affûtés mais la route entre Arles et St Rémy sentait le miel et le romarin.

Je devais rêver de tisane mais les raisins n’attendent pas.

Premier jour de vendange. Ce sera une parcelle vers Eyragues, « on prend un peu de recul pour mieux voir les Alpilles ». C’est un bon jours pour commencer à ramasser le raisin, de légers nuages et un vent frais nous protègent.

Le raisin à 7h du matin, avec le soleil qui se lève, la peau pleine de rosée…

« Vous avez vu le lever de soleil? Perpendiculaire aux vignes, leurs ombres vers le mas… Les fans de nombre d’or sont aux anges avec cette parcelle…

Enfin c’est magnifique quoi »

Henry Milan

La récompense pour les vendangeurs.

A droite le Grand Blanc 2016, Grenache Blanc, Rolle, Roussanne, Chardonnay et Muscat. « Cette année on devrait avoir un très très grand Blanc, les raisins étaient magnifiques »

A gauche le Kumo 2018, création de Théo Milan, dont la mise en bouteille vient juste de se faire. « 100% Grenache, on a été surpris par sa fraîcheur et sa simplicité. C’est le millésime qui est comme ça. »

En bouche aucune acidité, c’est désaltérant, ce gout de grenadine que l’Anglore peut avoir.

Juste de la fraicheur. Avec un léger fond un peu sombre, un peu plus complexe.

Un joli nuage


Par pudeur je vais faire l’impasse sur mes mains déchiquetées, mon dos qui hurle un peu.

Et on va garder le plaisir d’être dans les vignes, de participer, même juste un peu, à des magnifiques vins, au pied d’un endroit que j’adore…

 » Je me réveille le matin, je suis en accord avec moi même. Je respecte une terre magnifique, vinifie des raisins sains, je vends des vins que j’aime »

Théo Milan

Je me réveille le matin je suis en accord avec moi même. Je fais les vendanges.